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A carefree man with a sword for smile.
Seyren Tohsaka
Master Chaldea
Seyren Tohsaka
Master Chaldea



Lun 10 Sep - 16:31
Tohsaka Seyren
ft. Ritsuka Fujimaru de Fate/Grand Order

Nom : Tohsaka
Prénom : Seyren
Surnom : Battle Magus,
Tohsey, Saint Tohsaka
Âge : 18 ans
Nationalité : Inconnue
Classe Sociale : Moyenne
Affiliation : Sainte église
Taille : 1m76
Poids : 69 kilo
Caractère

Seyren Tohsaka est un jeune homme perspicace, ingénieux et hautement rentre-dedans. S'il est assez insouciant, il n'en reste pas moins un Master loyal, riant et pleurant avec ceux qu'ils considèrent comme ses compagnons.

Il est admiré par beaucoup à Chaldea, étant vu comme un Magus prodigieux, un Master de talent et réputé pour posséder un puissant Saber comme Servant. C'est en réalité une facette que le jeune homme a créé dans l'espoir qu'on ne s'intéresse pas trop à lui. Son faux côté sombre et solitaire plaît comme il repousse. On s'imagine souvent qu'il désire être seul et, sa faible présence à Chaldea n'encourage personne à l'aborder. Loin de paraître insociable lorsqu'on l'aborde, il joue tantôt son rôle de gentil Master expérimenté, tantôt celui de l'assistant du Docteur Romani. D'une certaine façon, c'est en attirant l'attention sur ce faux-semblant qu'il arrive à ne pas l'attirer sur ce qu'il est réellement.

Il cache par ailleurs ses Servants, faisant souvent mine de n'avoir aucun lien avec Arthur. Pourquoi tant de protection envers les autres ? D'une certaine façon, Seyren Tohsaka est effrayé par les êtres humains. Il considère la race humaine et, davantage les Mages, comme des êtres fourbes qui s'en prendront à lui à peine aura-t-il baissé sa garde. L'église l'a réconforté dans cette idée d'humanité souillée et pécheresse. Malgré tout, Seyren lutte avec férocité pour la sauvegarde de l'espèce humaine, considérant cette affaire comme plus que personnelle. Il désire plus que tôt "vaincre" le destin et remplir sa "mission divine". Personne ne sait réellement de quoi il s'agit. Quant au concept de Bien et de Mal, Tohsaka préfère juger la situation, les évènements et les individus par lui-même, agissant ensuite de la manière qu'il estime être la plus juste.

Seyren Tohsaka s'efforce tellement à paraître fort, fier, confiant et compétitif aux yeux des autres, qu'il a fini par se convaincre lui-même d'être ce Tohsaka-là. C'est comme porter un masque jusqu'à le considérer comme son propre visage. Seyren est un garçon particulièrement sensible bien que marqué au fer rouge par un passé qui le brûle un peu plus chaque jour. Il cache ses cicatrices physiques comme morales. Il aime passer pour un idiot juste pour entendre des rires rassurants autour de lui. Il pourrait se laisser se noyer dans les eaux noires, mais lutte constamment pour garder la tête hors de l'eau.

Il protège ses partenaires comme s'ils étaient des membres à part entière de sa famille, bien qu'il n'ira jamais témoigner la moindre affection à leur écart. Sa détermination à combattre est par ailleurs, quelque chose d'assez déroutant. Le monde pourrait s'écrouler, l'humanité pourrait s'embrasser, tout pourrait être perdu à jamais que Tohsaka, continuerait à se battre jusqu'à l'ultime battement de son cœur. Après tout, ne serait-ce pas là une situation tristement familière ?

Physique

Une carrure équilibrée, fine, mais élancée. Une musculature guère impressionnante, bien que notable. Des cheveux bruns mi-longs et légèrement frisés, assez pour être pénibles à coiffer. Des yeux bleus tendre et généreux comme le ciel d'été lorsqu'il est au repos avec ses compagnons, tantôt glacial comme la naissance d'une tempête lorsqu'il fait face à la violence et l'injustice. Un sourire sincère ne se dessine sur ses lèvres que lorsqu'il est en confiance. Une fois qu'on lui a démontré une certaine loyauté, son sourire ne fuit plus. Ses tenues sont presque toujours celles qu'on lui impose, celles appropriées à ses prochaines actions. Le jeune homme est beau garçon malgré lui, ayant obtenu en héritage l'élégance naturelle des Tohsaka. En guise de secret, il cache le récit violent et mouvementé de sa vie au travers d'une multitude de cicatrices éparpillées sur tout son corps. La plus impressionnante d'entre toutes, réside en une longue entaille longeant le côté droit de son torse, une marque laissée par la déesse Ishtar. Arthur a toujours un air abattu lorsqu'il consulte du regard les souvenirs de bataille de son Master. Seyren dissimule ses cicatrices comme son passé, bien qu'il ait abandonné l'idée de dissimuler celles sur ses avant-bras et sur ses mains. Membre de la Sainte église, Tohsaka porte un collier auquel pend une croix blanche. Elle aurait une signification importante pour les croyants. Cet accessoire est toujours en sécurité sous ses vêtements.

Magie

Bien qu'il ait été possible de prouver son appartenance à la famille Tohsaka, Seyren fut violemment écarté du clan. C'est la Sainte église qui prit en charge son éducation et sa formation en tant que jeune mage. Sous la tutelle d'un prêtre proche du clan des Tohsaka, le jeune master égaré a également suivi une formation destinée à faire de lui un Exécuteur. Il n'a cependant, jamais achevé sa formation.

Tohsaka est connu à Chaldea sous le surnom du "battle magus" et, on va dire qu'il n'a pas volé son titre. S'il n'a pas reçu le digne enseignement qu'un Tohsaka se doit d'avoir, Seyren a néanmoins prouvé qu'en tant que Tohsaka, il était un prodige. L'enseignement de la Sainte église lui a permit d'acquérir un style de combat proche de celui de ses Exécuteurs, bien qu'il semble naturel qu'un Tohsaka sache se battre au corps à corps. Gandr et Jewel Magecraft lui ont été enseignés grâce à un maigre présent du clan Tohsaka. Sous la tutelle d'Arthur, Seyren a apprit le maniement de l'épée à deux mains, bien qu'il s'obstine à préférer l'usage de poignards et couteaux, ces derniers étant simples à transporter et bien moins encombrants - Seyren jouant beaucoup sur sa mobilité lorsqu'il se retrouve à combattre. S'il aime les épées, Seyren avoue qu'il ne possède pas la force nécessaire pour les manier comme il l'aimerait. Au combat au corps à corps, Tohsaka possède une force de frappe et une rapidité déconcertante pour tout magus issu d'une famille "old school". Loin d'être un Master se cachant derrière ses Servants, Seyren est constamment au front et ainsi, exposé à la brutalité du champ de bataille.

Tohsaka possède une régénération naturelle de Mana très accrue, en plus d'avoir la capacité de pouvoir stocker son Mana dans des joyaux. Il arrive presque à ne jamais tomber à court de Mana. En réalité, il est probable que son corps en produise en trop grande quantité, trop rapidement, ce qui pousse Tohsaka à avoir pour passe-temps de charger des joyaux. Un hobby plus que coûteux, notamment parce que le Tohsaka ne sait pas stocker son Mana dans autre chose. Le jeune homme maitrise le Mana Transfert et, s'en vante régulièrement en faisant des propositions plus que douteuses aux autres membres de Chaldea. Jamais personne, à ce jour, n'a accepté de Mana Transfert avec Tohsaka.

Renforcement : Le renforcement analyse une structure et la renforce à l'aide de Mana. S'il peut utiliser ce sort sur des objets, Seyren préfère l'utiliser sur son propre corps afin de renforcer sa force physique, sa résistance, mais aussi permettre à ses muscles d'accéder à leur plein potentiel. D'une manière générale, le Renforcement de Tohsaka est particulièrement avancée en terme de maîtrise. Sa formation d'Exécuteur et son utilisation poussée du Renforcement font de Tohsaka un adversaire redoutable. Bien que Seyren connaît parfaitement la structure de son corps, il n'est pas à l'abri d'une erreur comme d'une surcharge de Mana dans l'un de ses membres. Il se retrouve, dans un tel cas, avec un membre totalement hors service et terriblement douloureux. S'il peut utiliser son sort de Renforcement sur un autre individu, Seyren n'est clairement pas assez expérimenté pour tenter une telle prouesse magique. Lorsque Tohsaka utilise le Renforcement, ses circuits magiques peuvent être visibles à l’œil nu, brillant d'un bleu-vert spectral.

Gandr : Le Finn Shot utilisé par Tohsaka est une version de Gandr comparable à une balle de révolver. Il y a deux conditions à son utilisation. La cible doit être dans le champ de vision du lanceur et, ce dernier doit utiliser son index comme viseur et, bien évidemment, réussir à toucher la cible avec la malédiction une fois cette dernière lancée. Si son Gandr ne peut pas tuer un être vivant, il peut néanmoins méchamment l'assommer. Le Gandr de Seyren est assez puissant pour exploser une porte d'acier après plusieurs tirs. Ce sort est néanmoins terriblement coûteux en Mana.

Jewel Magecraft : Quand il est au repos, Seyren stock de sa Mana dans des joyaux. Il peut libérer cette quantité d'énergie Mana à tout moment : soit pour l'absorber, soit pour l'offrir à l'un de ses compagnons. Les joyaux "trop chargés" sont souvent utilisés comme des projectiles, ces derniers pouvant occasionnés de gros dégâts en explosant. Malheureusement, dans ces deux utilisations, les joyaux sont détruits après utilisation. Comme il ne possède que très peu de joyaux, Seyren n'utilise cette magie qu'en dernier recours. Seyren surnomme cette magie "la malédiction financière des Tohsaka".


Servant(s)

Arthur Pendragon [Saber] - Seyren Tohsaka n'avait que sept ans lorsqu'il invoqua son Servant, le Roi Arthur Pendragon. Bien qu'Arthur a été appelé grâce au système Chaldea, Seyren ne comprend toujours pas comment il a pu se retrouver Master d'un Servant aussi droit et fort. Arthur quant à lui, estime que son invocation ne résulte que du souhait inconscient d'un enfant voulant être sauvé qui, aurait résonné comme un puissant catalyseur. Dès leur rencontre, Arthur a fait la promesse de protéger son jeune Master. Il est très difficile pour Tohsaka d'accepter la vision que possède beaucoup d'autres Masters vis-à-vis de leur Servant. Il est pour lui inconcevable de considérer le Roi Arthur Pendragon comme un être d'inférieur à lui. Seyren ne peut s'empêcher d'admirer Arthur, ce dernier illustrant parfaitement toutes les nobles valeurs d'un Chevalier. Tohsaka est persuadé que si un humain tel que lui s'essayait à atteindre de telles valeurs, il ne ferait que les souiller du bout de ses doigts. Arthur voit néanmoins son Master comme une personne de grandes valeurs, capable de donner de la foi à des rêves que lui-même n'arrive pas à formuler. Même si le ciel s'effondre, même si tous les feux brûlent, il n'existe aucune douleur, aucune menace, que le Roi des Chevaliers ne traverserait pas pour protéger son Master et ce, même s'il doit en mourir. Sur le champ de bataille, Seyren et Arthur sont un duo particulièrement effrayant d'efficacité.

Ishtar [Archer] - Lors d'une mission en singularité, alors que la déesse de l'amour et de la guerre, gouvernante de Vénus, Maîtresse du Paradis, Inanna - ou tout simplement Ishtar - se faisait violemment insulté par un certain Roi, Seyren est intervenu pour prendre sa défense, allant inconsciemment jusqu'à risquer sa peau pour l'honneur de la déesse. Après cet affront, alors que Seyren fut contraint avec son Servant de quitter la demeure du Roi, Ishtar profita de la tranquillité de la nuit pour kidnapper le jeune humain, particulièrement intriguée par ce dernier. D'une façon inquiétante, l'humain et la déesse sont sur la même longueur d'onde. Après certains évènements importants, en échange d'une promesse que Seyren Tohsaka sera contraint tôt ou tard d'honorer, Ishtar acceptera de soutenir le jeune Magus par le biais d'un pacte. Si Seyren admire Ishtar pour son tempérament et sa puissance, la Gouvernante de Vénus semble avoir des projets bien plus précis quant à cette alliance avec l'humain. Arthur n'appréciait pas la déesse et considère que la laisser trop longtemps seule avec Seyren est une terrible erreur.

Sherlock Holmes [Ruler] - Un Servant qui fut autrefois invoqué par le Chaldea du monde d'où vient Seyren Tohsaka. Comme dans leur ancien monde, Sherlock Holmes occupe une place importante dans l'organisation Chaldea. C'est une personne énigmatique, difficile à cerner et semblant toujours avoir plusieurs coups d'avance sur le destin lui-même. Son prodige lui vaut une certaine complicité avec Da Vinci. Personne ne sait exactement quels sont les objectifs de Monsieur Holmes. Sa classe Ruler est néanmoins la preuve que son rôle premier est de maintenir l'équilibre en faveur de l'humanité. Pourtant, le fait qu'il ait été le cerveau derrière le sauvetage de Tohsaka contredit un tant soit peu son rôle arbitraire... Seyren quant à lui, pense qu'il aura tôt ou tard un rôle à jouer dans les plans du détective de génie. En attendant, il se contente de suivre les directives du Ruler, aussi évasives soient-elles. Personne, si ce n'est les concernés et Arthur, ne connait l'existence du pacte unissant Monsieur Holmes et Seyren Tohsaka. Jamais aucun autre Master n'a croisé le chemin de Sherlock Holmes. Pourtant, il n'est pas si rare qu'il soit à Chaldea. N'oublions pas que l'un des Noble Phantasm du détective de génie est de prendre l'identité d'une autre personne... Il parait que Da Vinci aurait déjà aperçu son double.


Histoire


Mes plus vieux souvenirs d'un compagnon remontent à cette époque trop lointaine pour être distincte, à cette personne dont il est impossible de me souvenir clairement. Elle me racontait des histoires, me lisait des poèmes, me caressait doucement les cheveux et me trouvait des jouets amusants. J'ignore qui elle était. Peut-être une mère ? Peut-être juste une bonne âme ? J'ai oublié son nom comme les traits de son visage. Seule sa douceur est restée en moi comme l'une de ses leçons qu'on apprend par cœur lorsqu'on est enfant. Un jour, cette personne a cessé de venir me voir. Peut-être cette personne n'a jamais réellement existé. Tout cela ne ressemblait désormais plus qu'à un vieux rêve. Un rêve stupide issue de l'imagination protectrice d'un enfant abandonné.

Mon histoire commence dans le futur, en an 2032, au sein de l'organisation de sécurité Chaldea.

J'étais seul. La solitude la plus noire est peut-être celle où vous n'êtes pas plus qu'un fantôme, invisible aux yeux de tous, écarté lorsqu'on daigne vous remarquer. Cette solitude noire où vous errez avec un froid infernal en guise de cœur, évoluant derrière une vitre infranchissable, observant avec un mélange effrayant de jalousie et d'envie les autres existaient dans un monde à part, une triste main contre la paroi glaciale. Un monde qui ne vous acceptera jamais. Mon corps, comme mon âme, étaient à l'agonie.

Puis le monde hurla, explosa et brûla. Tout ce blanc familier éclairait par les lumières artificielles avait sombré dans le cauchemar d'un écarlate rougit par les flammes. Une alarme criait sans cesse, au supplice, n'offrant jamais un seul instant de répit, rappelant sans cesse la détresse régnante. Une fumée noire étouffante commençait à grimper lorsque des coups brutaux eurent raison de la porte. Il y avait d'autres enfants avec moi. Les grognements des bêtes s'étaient changés en de lugubres ricanements. Les autres enfants n'étaient pas aussi bien cachés que moi. Depuis la minuscule ouverture par laquelle une clé se glisse de coutume, je pouvais contempler toute l'horreur que la curiosité d'un enfant oblige à regarder. Mes tremblements et mes sanglots ne furent bientôt plus couverts par les hurlements de mes semblables. Dans des mouvements maladroits et bruyants, je m'étais recroquevillé sur moi-même, cachant pitoyablement ma tête, mes bras en guise de casque.

Les bruits auraient dû être différents. Il y avait un combat dehors. Je l'entendais. Puis, un long silence pesant avait annoncé qu'il y avait eu un vainqueur. J'entendais de nouveau les cris de l'alarme. La porte de l'armoire dans laquelle je me terrais s'était brutalement ouverte. Entre les doigts cachant maladroitement mon visage, j'avais aperçu une main gantée, ses doigts s'ouvrant lentement sur une paume chaleureuse. Mon regard noyait dans les larmes avait alors rencontré celui brillant d'une logique et d'une intelligence légendaire. Sans réfléchir un seul instant, j'avais posé ma petite main dans celle de mon sauveur. Tout c'était alors accéléré, l'homme portant un long manteau avait refermé sa main sur la mienne, m'entraînant immédiatement en dehors de ma cachette. C'est en faisant mine d'ignorer les cadavres sanglants au sol, que nous avions quittés la pièce. Cette pièce, que je n'étais pas autorisé à quitter... L'homme m'avait alors entraîné avec lui dans sa course. Je courrais.

Il était grand. Ses jambes étaient longues et chacun de ses pas me demandait d'en faire une multitude, me réclamant des efforts que je n'atteignais que par peur qu'il m'abandonne.

- « Aller mon garçon, la dernière fois que j'ai regardé, tu avais des jambes ! » Commença-t-il sans se retourner, sans même ralentir le pas. - « Je m'appelle Sherlock Holmes. Mon affaire est de savoir ce que les autres ne savent pas. Et ce soir, j'en sais peut-être trop. » Lança-t-il, songeur.

Seul son nom résonna dans mon esprit avant de s'inscrire dans ma mémoire.

- « Monsieur... Holmes ? » Marmonnais-je, à moitié traîné.

Nous avions emprunté les couloirs que les flammes n'avaient pas encore conquis, traversant en hâte de longs tunnels tantôt sombres et gris, tantôt illuminés par les lueurs rouges de l'alarme. J'entendais régulièrement les cris et les sifflements des bêtes noires. Le plus angoissant était de ne pas savoir où elles étaient. Proches ? Éloignes ? Je n'étais qu'un enfant aussi terrifié par son ombre que par ces créatures sanguinaires issus tout droit d'un cauchemar. Monsieur Holmes avançait d'un pas déterminé, il savait parfaitement où y aller et comment il s'y rendait.

Deux ombres pressées passèrent à côté de nous, fusant. J'avais jeté un regard par-dessus mon épaule, n'arrivant qu'a distinguer vaguement les vêtements rouges qu'elles portaient.

- « La Counter Force. » Lâcha Monsieur Holmes. Un étrange demi-sourire sur ses lèvres appuyé le cheminement de ses pensées. Je n'avais alors pas pu m'empêcher de trouver mon sauveur inquiétant.

Avant que mes jambes ne menacent de se tordre, l'homme au long manteau s'était immobilisé, stoppant sa course comme la mienne. Je m'étais collé à lui, cachant mon visage contre la cape finissant son sombre manteau. Monsieur Holmes s'adressait à quelqu'un, quelqu'un qui, pour une raison qui m'avait échappé sur l'instant, était assis dans un coin, sur les débris d'un mur effondré. J'étais autrefois si effrayé par le monde qui m'entourait, trop habitué à ce petit monde qui me servait de cage, que j'avais remarqué que tardivement que la personne, une femme, baignait dans son propre sang.

Sherlock Holmes avait beaucoup parlé, enchaînant sur des paroles qu'il m'était impossible de saisir, utilisant des mots que je n'avais jamais entendus auparavant, accentuant ses phrases d'une voix tantôt forte et colérique, tantôt basse et essoufflé. Quant aux paroles que j'avais rattrapé au vol, elles resteront à jamais gravées dans ma mémoire comme de vieux spectres, de ceux qu'on ne doit pas libérer.

- « Regardez autour de vous ! Il n'y a rien de plus faux, de plus vain, de plus irrationnel, malade et corrompu que ce monde. Il serait futile de croire que le sort d'un homme puisse changer cette fatalité. »

- « Sauve-le... » Répéta la femme, à bout de souffle.

L'homme au manteau sombre reprit son monologue puis, soudainement, cessa sur une phrase sans jamais l'achever. Je sais qu'il était alors le plus triste des hommes, sans pour autant avoir vu son visage à ce moment-là... Nous avions laissé derrière-nous le corps sans vie de cette femme, reprenant notre course, plus épuisés que jamais.

J'ai beaucoup de mal à me souvenir ou à comprendre si Monsieur Holmes et moi avions atteints la destination qu'il avait choisit ou, si nous avions étécontraint de nous arrêter en chemin... Tout était si confondu. Tout s'était passé tellement vite... Les créatures noires nous avaient rattrapées, apparaissant et attaquant aussitôt avec une sauvagerie que je ne saurais décrire. Tout chez elles, n'évoquaient qu'une simple et violente folie meurtrière. Mon sauveur, usant d'une agilité et d'une dextérité inhumaine, avait su les prendre au dépourvu pendant un temps. Un temps seulement. Il m'avait bousculé brutalement vers une salle alors que lui-même, venait de subir un coup terrible d'un de ses trop nombreux adversaires. Son épaule saignait tellement, qu'il m'était possible de voir son sang ruisselait à flot malgré la noirceur de son vêtement.

- « Invoque-le ! Tu possèdes un potentiel de Master suffisamment élevé ! Invoque ton Servant, Seyren ! » M'ordonna-t-il.

Comment... Venait-il de m'appeler ?
Ces mots m'avaient terrifiés. Ils étaient que trop clairs.

Si j'avais échoué, il est probable que tout se serait arrêté à cet instant. Plusieurs créatures s'étaient ruées dans ma direction, visant cet enfant misérable que j'étais plutôt que le Servant affaiblit, lequel s'était placé sur le côté avec une dangereuse intelligence... Il avait créé une situation de risque dans la salle d'invocation. Plus que tout au monde, j'étais terrifié. Un faible, un lâche ou, seulement un enfant. L'image d'un protecteur s'était imposé dans mon esprit puis, celle lumineuse d'une arme, d'une épée... Dans le même instant, une onde de lumière éclata et un puissant vent balaya violent les cauchemars mouvants, les projetant si forts contre le mur le plus proche, que j'entendis distinctement leurs membres éclater contre la solide paroi.

La première fois que je l'ai vu, il me faisait dos. Il était si grand et semblait alors invincible. Le chevalier en armure blanche dont on rêve tous à un moment ou à un autre de notre existence. Sans connaître l'étiquette, sans avoir la moindre éducation, je savais que celui qui se dressait entre le danger et moi était d'une grande importance. Il avait cette allure noble et valeureuse propre aux héros. Mon cœur s'était serrée alors que mon pitoyable regard croisa l'éclat de lumière courant sur le long de la lame de l'épée merveilleuse qu'il tenait. Jamais je n'avais vu quelque chose d'aussi beau et effrayant à la fois... Les créatures ne se relevaient pas. Elles n'en avaient plus la force. Le chevalier s'était alors tourné vers moi. Sa capuche masquait en partie son visage, ne me permettait pas de lire et d'anticiper ses attentions envers moi. L'émerveillement avait laissé place à la peur. L'homme en armure blanche était resté un instant comme interdit, m'observant en silence avant, qu'un sourire doux et confiant ne vient se dessiner sur ses lèvres. Mon regard s'était alors écarquillé et mon cœur manqua un bond. Je m'étais alors dit... Que je serais capable de faire n'importe quoi... Pour avoir un jour la force de sourire comme lui.

- « Je suis le Saber Arthur Pendragon. Un Servant qui vous protégera, jeune Master. » Commença-t-il d'une voix assurée mais tendre.

Le chevalier blanc avait fait un pas vers moi. J'avais reculé de deux pas. Il avait semblé un peu dérouté par mon rejet et, en effet... Je devais être le premier Master de l'histoire a être effrayé par son propre Servant. S'assombrissant soudainement, le Servant de la classe Saber que j'avais invoqué c'était tourné vers monsieur Holmes.

- « Ruler... Qu'avez-vous fait ? » Tonna-t-il.

- « Drôle de question après m'avoir appelé par la réponse... Je suis un parti neutre, un arbitre. » Répliqua Sherlock Holmes. - « Néanmoins... Ne vous mettez pas à penser ce que je n'ai jamais affirmé, Roi des Chevaliers. » Termina-t-il en plantant son regard vert émeraude dans celui de mon Servant.

Plus aucun détour n'avait été nécessaire. Avec une puissance ne rencontrant aucun semblant d'égal, Saber tranchait de son épée merveilleuse chaque créature noire osant se présenter à lui. Trop jeune ou tout bonnement trop égoïste, j'observais la rapidité et la force incroyable d'Arthur Pendragon sans même accorder un regard inquiet à monsieur Holmes, dont la blessure était si profonde, qu'il haletait, se faisant violence pour suivre la progression fulgurante de mon Servant.

Notre course s'était arrêté dans une salle immense. Je n'étais jamais venu ici... Il y avait des ordinateurs, beaucoup d'ordinateurs, mais davantage de cadavres démembrés répartirent aux alentours des portes... Les adultes ? Au centre de la salle de contrôle, telle une ancienne et glorieuse reine sur son trône, reposée une gigantesque orbe grise fissurée, dressée sur un socle et enlacé par des anneaux. Même si je n'étais qu'un gamin insouciant, cette vision de défaite absolue n'en fut pas moins bouleversante...

Alors qu'Arthur surveillait les portes, étant à la fois la seule entrée et la seule sortie, monsieur Holmes avait posé son regard fatigué sur moi. Sans comprendre pourquoi, j'avais tendu ma triste main vers lui... Mon regard s'était posé avec tension sur la plaie à son épaule. Lui, ignorait tout bonnement ses blessures. J'imagine que dans cette situation, elles n'étaient pas dignes de recevoir son intérêt.

- « Bien mon garçon, écoute moi attentivement. Ton intelligence est peut-être un poil trop orienté dans le négatif, mais les enfants ont une capacité de mémorisation particulièrement accrue. Si tu es encore en vie, dernier représentant de la race humaine ici-bas, ce n'est pas parce que tu es un quelconque élu ou, parce que des gens se sont sacrifiés en s'appuyant sur un futile sentiment larmoyant pour te sauver, mais par simple hasard. Cela n'empêche que beaucoup ont perdus la vie à cause de toi... » commença le Ruler, ses phrases aussi élégantes que mordantes.

- « Vous... Vous vous adressez à un enfant ! » Tonna le chevalier blanc avec colère.

- « Je n'ai pas de problème particulier avec les enfants. C'est plus les humains qui me posent un problème. Un peu moins aujourd'hui, je vous l'accorde... » Cru bon de préciser Sherlock Holmes. Il reprit ensuite. - « Seyren. Il est temps de quitter ta cage pour rejoindre un autre petit monde. J'ai besoin que tu retiennes certaines choses... Une date, plus exactement... »

La discussion fut longue et compliquée, mais je bue les paroles de monsieur Holmes comme du petit lait. Je me souviens encore de toutes ses indications, de tout ce que je devais faire, de cette date qu'il me força à mémoriser en me demandant de la répéter encore et encore. L'oublier, reviendrait à détruire le plan soigneusement mis en place par le plus brillant des détectives. J'étais le genre d'enfant sage qui obéit aux adultes. Non. C'était pire que ça... Il serait plus juste de me qualifier de vulgaire pion.

Inévitablement, l'idée d'entrer dans un cercueil pour être envoyé seul vers un autre monde, m'avait terrorisé au point où mes jambes avaient maladroitement cédées sous mon poids. C'était la première étape du plan du brillant détective. Il comptait envoyé le dernier représentant de la race humaine dans le passé... Ressentant mon mal-être, Arthur s'était approché. D'un regard, les deux Servants s'étaient compris. Monsieur Holmes s'était rendu vers le matériel informatique, posant finalement une main inquiète sur son épaule en sang.

- « Jeune Master... » Commença le chevalier blanc en posant un genou à terre. D'un geste lent, il repoussa sa capuche vers l'arrière, dévoilant ses cheveux blonds comme le blé. - « Je suis désolé. Il est évident que vous n'avez pas eu une vie facile... Et ce qui vous attend est démesuré pour un si jeune enfant... » Son regard étincelant se planta dans le mien, l'animant à son tour. - « Vous représentez une lueur d'espoir pour l'humanité. L'humanité de ce monde n'est pas éteinte. Elle ne peut pas l'être, pas tant que vous serez en vie. Jeune Master... Vous incarnez l'espoir. Quoi qu'il puisse se passer dans cette contrée lointaine... Vous devez vivre. Vous méritez de vivre ! Vivez de toutes vos forces ! Votre vie est aujourd'hui et demain ce que vous et moi avons de plus précieux. Notre pacte est conclu. Qu'importe si nos chemins se séparent pour nous mener à des routes sinueuses... Où que vous soyez, je vous retrouverais. Je reviendrais vers vous. Je vous protègerais. C'est une promesse, jeune Master. »

Son sourire radieux et infiniment doux avait achevé d'éveiller en moi un flot d'émotions. Des larmes avaient commencé à couler sur mes joues, mais avec la plus grande des tendresses, le chevalier blanc les avait essuyé du bout de son pouce. D'un geste inattendu, il m'enlaça un cours instant contre lui. C'était... Comme il y a longtemps... Quelque chose de chaud et de rassurant.

Un bruit de fin du monde obligea le Saber à se détourner brutalement de moi. Mon regard écarquillé s'était bloqué sur l'horreur noire qui s'infiltrait par les portes fraîchement arrachées de la grande salle. C'était sans nom. Une masse sombre ni-solide, ni-liquide qui se déversait dans la pièce. Un cri s'était étouffé dans ma bouche lorsque des centaines de yeux s'étaient ouverts ci-et-là sur la masse noire. Arthur se dressait à nouveau entre l'ennemi et moi, la garde de son épée sacrée à nouveau entre les mains.

- « Nous n'avons plus vraiment le temps pour les promesses chevaleresques... Mon garçon, en piste ! » Exigea Monsieur Holmes.

Je savais ce que je devais faire alors, j'étais entré dans le cercueil, balayant ma peur à l'aide des paroles de Saber qui, résonnaient encore dans ma tête. J'imagine que Sherlock Holmes s'occupait des derniers réglages pour mon premier transfert Rayshift... L'enfant que j'étais ne pouvait plus quitter Arthur des yeux. La masse sombre avançait en transportant toute la haine du monde avec elle.

- « Ce monde... Il y a-t-il un espoir qu'il soit sauvé aujourd'hui? » Demanda sombrement Arthur.

- « Trop tard. » Soupira Monsieur Holmes.

- « Vous allez disparaître si vous restez là où vous vous tenez. » S'inquiéta le chevalier.

- « Aucunement. Il existe bien des façons d'y échapper, Roi Arthur Pendragon. Le Rayshift n'est que l'une d'entre elles. Le transfert est programmé. Faites donc ce que vous avez à faire. »

Une voix programmée venait alors de lancer un compte à rebours.

À travers la vitre de ma prison, je pouvais observer une toute dernière fois mon protecteur. J'étais terrorisé. L'abomination se déversait avec fureur, noyant dans sa masse sombre tout ce qui se trouvait sur son funeste chemin, progressant vers Arthur.

Ce que j'avais vu ensuite... Jamais je ne l'ai oublié.

Les mains gantelés d'acier du chevalier blanc s'étaient refermées avec détermination sur la garde de son épée. Il tenait solennellement la lame sacrée, sa pointe en direction du ciel qu'elle ne pouvait atteindre. C'était comme si l'épée elle-même priait. Dans cette obscurité étouffante et oppressante, une lumière dorée avait jaillit, écartant les ténèbres du Roi. Le rituel avait débuté.

Le compte à rebours, en arrière-plan, se faisait de plus en plus insistant.

Je n'entendais plus que la voix puissante d'Arthur récitant un serment ancien. Des particules lumineux flottaient autour du Roi des chevaliers, se détachant d'un tapis de lumière pour s'éteindre quelques mètres plus haut. Des étincelles courraient d'un bout à l'autre de la lame à chaque fois que le Roi prononçait l'un des noms de ses chevaliers, obtenant à chaque fois sa faveur à travers le temps et l'espace. La lumière se fit soudainement plus intense. Treize des sceaux étaient brisés, révélant la véritable apparence de l'épée sacrée destinée à sauver le monde. Ce n'était plus une lame que maniait le Roi. C'était l'origine même de la lumière.

La lumière sacrée.

- « Ex.... » Débuta Arthur Pendragon.

La marre noire n'était plus à quelques mètres de lui.

- « CALIBUUUR !!!! » Hurla dans un rugissement le Roi Pendragon.

Le Noble Phantasm, la légende d'Excalibur, fut déployé. C'était irréel... À la fois magnifique, oppressant et terrifiant. La lumière sacrée s'était échappé de l'épée, annihilant de son éclat aveuglant les ténèbres comme le monde, avalant jusqu'à la silhouette d'Arthur Pendragon.

La voix programmée avait achevé son rôle.

La lumière sacrée n'atteignit jamais le dernier représentant de l'humanité de cette époque. J'avais subitement et, à jamais, quitté ce monde condamné, arraché de mon petit monde, de mon protecteur et de sa lumière.


....
......

Je m'appelle Seyren Tohsaka. Oh, ce nom vous ai familier ? Peu étonnant ! Les Tohsaka sont une famille de mages réputés pour leurs prodiges, leur noblesse, mais aussi leur audace. Bien que, ce ne soit pas vraiment applicable à mon cas... Je ne fais que porter leur nom avec le plus grand des respects. En réalité, je n'ai jamais eu la chance de rencontrer l'une de ces personnes avec qui je partage le sang.

Je suis comme apparu par magie en 2004, dans la ville de Fuyuki au Japon. Je n'étais alors qu'un gamin abandonné et terrifié. Il s'est passé beaucoup de choses... Cette année-là. Partiellement amnésique, le seul semblant de chance que j'eus à cette époque fut de croiser la route d'un certain prêtre...

C'est suite à des examens, que j'ai appris mon lien de sang avec les Tohsaka. Néanmoins, le clan n'ayant pas besoin de moi, ayant déjà un héritier formé et prometteur, je fus confié à la Sainte église comme un cadeau soulignant la confiance mutuelle entre les Tohsaka et l'église. Merveilleux... L'enfant perdu qui retrouve une trace de sa famille pour finalement, être utilisé par cette dernière comme un pot-de-vin... Une chose courante dans le monde des mages, me direz-vous... Peut-être que si les Tohsaka avaient accepté de me rencontrer, ne serait-ce qu'une seule fois, ils seraient revenus sur leur décision me concernant. Peut-être auraient-ils alors vus ces curieuses marques à ma main droite... Ces dernières, mes Sceaux de Commandement, n'avaient pas échappées à l'église. Bien au contraire.

Seulement, je n'avais aucun semblant d'explication à leur fournir sur la provenance de ses sceaux. Il est possible qu'une partie de ma mémoire ait été « égarée » lors de mon tout premier transfert Rayshift. Un effet secondaire ? J'ose penser que c'était volontaire... Quoi qu'il en soit, l'église avait eu bon d'user de moyens avancés pour comprendre ma provenance et celles des marques sur ma main droite, elle due se rendre à l'évidence qu'elle faisait face à un mur de silence. Les seules lueurs furent mes maigres et flous souvenirs : Une lumière puissante et aveuglante. Une personne dont je me souvenais ni du nom, ni du visage, m'avait envoyé ici. Une chose importante que je me devais d'accomplir... Je laisse libre court à votre imagination quant à l'interprétation que fit l'église de ces maigres informations... Dès le début, j'étais considéré comme pur, innocent et terriblement précieux.

La Sainte église me confia au prêtre qui, en 2004, m'avait trouvé alors que j'étais perdu et désorienté. Mon tuteur ne fut nul autre que le prêtre Kotomine Kirei. J'ai en quelque sorte, grandit sous son enseignement. Loin d'être un parent de substitution, le père Kotomine était plus comme un éducateur strict, calme et d'une neutralité à toute épreuve. Jamais, au grand jamais, le prêtre n'eut la moindre affection pour moi, ne serait-ce que l'illusion d'une affection...

Je n'avais que huit ans lorsque ma formation débuta. C'était le souhait de la Sainte église. Comme j'étais spécial, moi l'enfant pur et innocent aux Sceaux de Commandements, j'ai reçu un entraînement... spécial. L'église voulait s'assurer qu'en cas de guerre sainte, elle disposerait d'un champion, d'un Master à la foi inébranlable et à la loyauté infaillible. Ma formation fut brutale, douloureuse et agonisante. Il fallait me briser. Me briser pour me purifier. Me briser pour me reconstruire. Je me levais chaque jour bien avant l'aube, effectuant toujours la prière avant toute chose. Le soir, c'est le corps agonisant et la volonté fissurée de toute part que je regagnais ma chambre.

Malgré mes échecs à répétition, le père Kotomine a toujours fait preuve d'une grande patience. Si j'échouais, je pouvais réessayer, encore et encore, jusqu'à réussir. Lorsque mon corps était blessé, le prêtre le soignait. Lorsque j'étais incapable de me relever, il me portait et me ramener dans ma chambre. Lorsque mon mental menaçait de rompre définitivement, Kotomine oubliait l'entraînement jusqu'au lendemain.

Un matin, le prêtre m'avait apporté un coffret. Il contenait des pierres précieuses et, je n'avais jusqu'ici jamais vu d'objets aussi colorés et merveilleux. S'ils étaient des outils censés m'aider à recevoir l'héritage de mon sang, ils furent pour moi des jouets comme des amis. Soyez gentils, ne jugez pas... Je n'étais qu'un gamin ayant pour seule compagnie un prêtre sadique et silencieux.

Je ne sais plus vraiment... Ce qui m'a autrefois donné la volonté d'acier nécessaire pour surmonter cette éducation... En bon fidèle, j'avais considéré que c'était Dieu lui-même qui m'avait donné la force. Sauf, qu'avec l'âge et le recul... J'ai à présent une tout autre vision. Je n'étais à cette époque qu'un enfant cherchant désespérément quelque chose. Quelque chose qui avait la couleur de l'espoir et la saveur de l'amour... Peut-être, ai-je pensé que le clan Tohsaka m'accepterait si je réussissais ma formation et cette succession sans fin d'épreuves ? Peut-être, voulais-je rendre fier le père Kotomine, m'attirer un geste tendre de sa part ? Qu'importe... Rien de tout ça ne s'est réalisé. J'ai simplement réussi parce que je n'avais nul autre choix.

C'est en grandissant un peu plus que mon fameux caractère commença à agiter le monde autour de moi. Le père Kotomine m'avait probablement laissé un peu trop de liberté... Jusqu'à ce qu'il soit réveillé en pleine nuit par une explosion. Ah oui, j'ai compris assez vite que les joyaux pouvaient exploser si on les chargeait trop en Mana... Sauf que le prix à payer étaient la destruction du fameux bijou... J'ai aussi mis le feu à une partie de notre petite église de village, une fois... Juste une fois.

Afin de maintenir le rythme violent de Kirei lorsqu'on s'entraînait au combat au corps à corps, j'ai amélioré par moi-même l'utilisation du Renforcement. Un sort basique, souvent l'un des premiers exercices des jeunes mages. C'est parce qu'il est facile à comprendre, que beaucoup lui tourne rapidement le dos. J'ai appris à maîtriser ce sort jusqu'à repousser ses limites, faisant de ce simple sort ma maîtrise la plus dangereuse. Très vite, mon corps fut capable de suivre les mouvements du prêtre, jusqu'à pouvoir le surprendre par une force et une rapidité allant parfois jusqu'à égaler la sienne.

Quelques années de plus s'étaient coulées et, les premières traces de mon passé firent leurs apparitions... J'avais commencé à me souvenir, bien que je n'apercevais encore que des contours flous. Mon corps, autrefois malmené, avait fini par se souvenir lui-aussi. Un mage produit en continue du mana, bien qu'il existe une limite inscrite dans ses circuits magiques, empêchant notamment une éventuelle surproduction de mana. D'après Kotomine, mon corps a été modifié lorsque j'étais enfant. Sans l'intervention et les connaissances du prêtre, il est probable que mes circuits magiques auraient brûlés d'une surproduction de mana. J'ai appris à pallier cet handicape. Au début, je dépensais de fortes quantités de mana dans les entraînements journaliers avant, de comprendre le gaspillage que cela représentait... J'ai donc appris à stocker mon mana dans des joyaux, de sorte à l'utiliser à nouveau dans une situation où je viendrais à épuiser mes ressources naturelles. À force de pratique, il m'est devenue possible de transférer mon mana dans les circuits magiques d'un autre mage, bien que le procédé soit trop long et contraignant pour être une alternative aux joyaux...

C'est à mes treize ans que ma formation s'acheva. Le père Kotomine proclame souvent qu'il a fait du mieux qu'il pouvait, mais qu'il a partiellement échoué à sa tâche. En effet... Il aurait préféré que je sois un genre de gentil chien-chien obéissant, non pas un garçon tête en l'air, froussard, capricieux, princier et trop curieux. Je ne peux que l'en remercier... Ma formation étant achevée, nous avons quitté le Japon. Sans entrer dans les détails... Quelques mois après, je fus convié à participer à une grande cérémonie religieuse. Bien évidemment, le père Kotomine n'a à aucun moment cru bon de m'en toucher deux mots... Tu parles d'un tuteur... Le soin de ma préparation m'avait que peu préoccupé, jusqu'à ce qu'on me présente une tenue blanche décorée d'or. Ah... même à l'époque, je savais à quoi elle correspondait... C'est aussi ce jour-là, que j'ai reçu la croix blanche que je porte toujours autour du cou. Elle est très symbolique... C'est une longue histoire alors, passons !

C'est au travers de violentes crises d'angoisses et de maux de têtes que ma mémoire m'est progressivement revenue. Je me souvenais de mes derniers jours passés en 2032... Juste assez pour me souvenir que je devais bientôt invoquer mon Servant... Saber... Arthur Pendragon... Je m'étais senti cruellement coupable d'avoir osé oublier mon protecteur. Depuis... combien d'années attendait-il d'être invoqué par son... Master ? Moi, un Master... La date que Monsieur Holmes m'avait contraint à retenir était celle où je devais appeler Arthur en Antarctique, à l'organisation Chaldea... Je devais retourner dans cet endroit abominable... Mais je ressentais le besoin de revoir mon Servant, de lui parler... J'avais tant d'interrogations, tant de choses à lui dire.. Son sourire si confiant et tendre... Je voulais avoir la force d'avoir le même sur mes lèvres sèches.

Ma décision de rejoindre l'organisation Chaldea dès ses premières opérations fut prise au sérieux par le prêtre et, contre toute attente, acceptée. Je restais sous la tutelle du père Kotomine, mais j'allais rejoindre l'organisation dans laquelle ma vie avait commencé... Ou plutôt, dans laquelle j'allais me retrouver, plus tard, quand je serai né... Bordel, c'est compliqué !

C'est en 2012 que Tohsaka Seyren rejoignit l'organisation de sécurité Chaldea. J'avais alors 15 ans. Je n'étais encore qu'un enfant peureux. J'y ai rencontré une petite fille maladroite. Elle avait l'air triste alors, je me suis mis en quête de l'aider. Sauf que, elle n'avait pas vraiment besoin de mon aide. Olga Marie m'a tout de suite détesté, me qualifiant d'échec et de honte dès notre première rencontre. Je n'ai jamais su la détester en retour, ô combien son stresse maladif me contaminait, ô combien elle était hystérique... Sans surprise, mon potentiel pour être membre de l'organisation de sécurité Chaldea ne manqua pas de la faire soupirer. La présence de Sceaux de Commandement sur ma main droite et mes bons résultats Rayshift, soulignant une forte affinité, m'avaient garantis ma place dans l'organisation. Ma relation avec Olga a toujours été compliqué... Je crois qu'elle m'apprécie au fond d'elle, tout en étant incapable de tolérer ma présence...

Au second jour, nous étions à la date à laquelle Sherlock Holmes m'avait demandé d'invoquer mon Servant, le Saber Arthur Pendragon, à Chaldea. Cet homme... Arthur... Avait juré de me protéger alors, qu'il ne connaissait rien de moi. C'est le rôle d'un Servant, n'est-ce pas... ? Non, ce n'est pas ça... Durant toutes ces années, cet homme a attendu mon appel, piégé dans mon passé, dans ce « futur » où l'humanité s'est éteinte... J'avais même osé oublier jusqu'à l'existence de mon protecteur. Invoquer mon Servant fut une épreuve éprouvante et difficile, tant je redoutais sa réaction. Lorsque Arthur réapparut devant moi, ce fut aussi incroyable que la toute première fois. Il était si lumineux, si fier, si unique... Et le Roi m'offrit à nouveau ce sourire si spécial. Je n'avais pas pu m'empêcher d'éclater en sanglots tel l'enfant que j'étais toujours, me jetant sur mon Servant comme si je retrouvais un précieux membre de ma famille. Ce chevalier n'était que douceur et bonté. Durant presque trois jours et trois nuits, nous avons discuté de ce qui s'était passé autrefois, ce qu'avait été nos vies respectives jusqu'à nos retrouvailles, ce que nous allions faire ensuite... Arthur est en quelque sorte, à mes yeux, une lumière capable de repousser toute obscurité.

Les jours suivants, je me suis régulièrement retrouvé dans une situation angoissante où je ne savais plus très bien différencier la réalité de mes souvenirs, revoyant des scènes floues et sanglantes d'un passé qui n'existait pas... plus. Tel un enfant qui n'a jamais réussi à grandir, je m'étais caché dans une armoire, juste le temps de faire passer une crise... Sauf que, c'est précisément dans cette armoire-là, que le Docteur Romani Archaman range ses blouses... Nous avions tous les deux hurlés de surprise comme des idiots lors de notre première rencontre. C'était si inattendue... Le Docteur a toujours été un peu unique dans son genre... Le genre à installer des coussins et une couverture dans son armoire pour qu'elle soit une cachette « tout confort »... Le genre à donner un bonbon à un adolescent lorsqu'il coopère pour un examen médical... Quand il n'ose pas me tapoter la tête comme si j'étais un gentil toutou venant de donner la papatte... Le genre à remarquer qu'un des Masters est à l'écart... C'est probablement dans l'unique but de m'aider à me socialiser que Romani me proposa de devenir son assistant. Depuis, je prépare le thé et le café, je vide les poubelles et j'effectue d'autres corvées du genre... Aussi étrange soit-il, c'est en étant le larbin du Docteur que j'ai fini par me sentir bien au sein de l'organisation Chaldea. Bien que je n'irais jamais le crier sous tous les toits, je considère le Docteur Romani comme un modèle à suivre. Cet homme a de grands défauts, mais des qualités incroyables... Il est le genre d'humain que j'admire. Il fait de son mieux pour aider tout le monde, même s'il a parfois besoin qu'on l'encourage... C'est aussi clairement ma mère, à mi-temps du moins.

Durant les mois qui ont suivi, je me suis entraîné dur avec Arthur. Loin de ressembler à l'éducation et la formation du prêtre Kotomine et de la Sainte église, Arthur m'apprit des valeurs au travers du maniement de l'épée ainsi, qu'à m'armer efficacement contre mes démons du passé. Peu à peu... Pas à pas... Cette organisation Chaldea qui me faisait si peur s'est transformé en une maison. Entre deux missions d'éclairages ou d'enquêtes sur les anomalies, je retrouvais chaque jour le Docteur Romani dans la section médicale pour l'assister dans son travail – ou lui servir d'esclave, si vous préférez. Arthur était toujours à mon côté. Que nous soyons faces à l'adversité ou, simplement en train de nous chamailler joyeusement dans la cafétéria, le Roi des Chevaliers me guidait en toute circonstance.

Lorsque les événements se sont accélérés, Monsieur Holmes est réapparut de manière inattendue à Chaldea. Loin de répondre à mes questions, le détective s'était amusé à en soulever de nouvelles, me confiant de nouvelles tâches à accomplir avant, de disparaître aussi mystérieusement qu'il était apparu. Je ne sais pas si je suis incroyablement stupide ou s'il est incroyablement manipulateur mais, je lui ai toujours fait confiance... Ainsi, nous avons établi un calendrier de dates auxquelles je dois invoquer en secret « mon » Servant Ruler à Chaldea... Oh, vous l'avez compris vous aussi ? Oui. Je suis bel et bien pour le grand Sherlock Holmes qu'un billet pour entrer illégalement dans l'organisation Chaldea... Seulement, bien qu'il ne me dit jamais rien, je suis convaincu que Sherlock Holmes tente désespérément d'influencer indirectement le destin afin, que le sort de l'humanité soit différent de là d'où je viens...

Quand la directrice annonça la naissance imminente d'une singularité, je fus volontaire avec Arthur pour y être envoyé en repérage. Sans que je ne puisse comprendre le pourquoi du comment, je fis embarqué dans cette singularité et amené à la combattre. Ce fut une victoire pour Chaldea. Arthur et moi avons continués de combattre ensemble les anomalies, affrontant deux autres singularités. Je mentirais si je prétendais que ce n'était pas effrayant, douloureux et difficile. Mon corps en est le principal témoin. Il s'est rapidement transformé en un récit illustrant toutes mes rudes batailles. Chaque cicatrice, chaque marque... Représente des erreurs, des sacrifices, des défaites, mais aussi des victoires. Tout n'est pas noir... C'est même plutôt gris à défaut d'être blanc. Car c'est en plein cœur de ces singularités que je me suis senti vivant comme jamais. Nous avons vécu tant d'aventures, rencontrés tant de destins formidables, combattus au côté de héros plus illustres les uns que les autres... J'ai tant pleuré, mais j'ai également tant ri...

Trois ans plus tard... L'enfant peureux que j'étais, n'existait déjà plus.

Puis il eut cette singularité...

Une fois le transfert Rayshift achevé, il m'avait été impossible de joindre Chaldea avec mon terminal. Cela ne m'aurait pas réellement inquiété, s'il m'avait été possible d'invoquer un Servant. Qu'importe combien de fois je l'ai appelé, jamais Arthur n'a répondu à mes appels... Mes sceaux de commandement restaient muets à mes prières. Durant six mois, je ne fus qu'un coffin gardé en service au fond de la salle de contrôle de Chaldea. Jusqu'à ce que le Docteur Romani me retrouve dans une singularité... Contre ma volonté, il m'a ramené. En partie. Une part de moi est resté dans cette singularité, léché douloureusement jusqu'aux os puis dévoré morceau par morceau par les flammes.

Mes blessures, physiques comme morales, n'ont pas encore cicatrisés. Tout le monde fut très patients avec moi, me laissant bien plus de temps qu'il en fallait pour guérir... Seulement, la guérison qu'ils espéraient tous n'a jamais eu lieu. J'ai perdu foi en moi-même et, toute envie de me battre. Comme je refusais d'écrire un rapport ou d'expliquer à quiconque ce qui s'était passé dans cette singularité, la Directrice Animusphere me menaça de me renvoyer, que j'aille « pourrir dans une église miteuse à me demander chaque jour si l'humanité aura encore un futur demain ! ». Si aujourd'hui je suis toujours dans l'organisation Chaldea, c'est uniquement grâce au Docteur Romani. Comme s'il avait réellement besoin d'un assistant... De quelqu'un comme moi qui, malgré qu'il ait été éduqué par un prêtre et, assiste quotidiennement un docteur, reste incapable de guérir ou de sauver qui que ce soit... Le plus douloureux, est probablement le regard inquiet d'Arthur. Même s'il ne dit rien, son sourire n'est plus le même qu'autrefois. Il est si loyal que, je me demande constamment s'il ne s'inflige pas de rester à mes côtés par peur que je m'égare davantage...

Dernièrement, Chaldea est redevenue effrayante avec l'arrivée de tous ces gens... Âmes grises, ignorantes et égarées pensant pouvoir sauver le monde... Il est déjà si difficile de se sauver soit-même... Ils sont plus prétentieux et inexpérimentés les uns que les autres. Ils ne savent rien de ce qui les attends... Rien que les observer de loin me fatigue... Je ne veux pas me mélanger à ces gens-là et, l'imagine que c'est réciproque. Seulement... La Directrice m'a intégrée à la liste d'une potentielle équipe de test. J'imagine... Que c'est ma dernière chance.

Je ne suis pas différent de cet oiseau noir stupide illustrant l'une des fables que j'écris. Cet oiseau sans aile qui pourtant, juste pour rêver un seul instant des sensations qu'on ressent lorsqu'on vole, ira se jeter du haut de la falaise. Secrètement, cet oiseau noir garde en lui l'espoir ridicule qu'un miracle lui permettra d'obtenir des ailes, qu'elles seront plus belles, plus grandes et plus lumineuse que celles de tous les autres oiseaux. Sauf qu'il s'écrasera au sol avant même, d'avoir eu le temps de commencer à rêver...

Black Bird.

...
....
......

Le ciel, qu'on aperçoit à travers les immenses baies vitrées de Chaldea, semble être en permanence figé dans un gris déprimant. C'était aussi le cas ce matin-là... Je me lève toujours très tôt le matin, notamment parce que cela me permet de ne croiser personne dans les couloirs lorsque je les emprunte. Mais ce matin-là, il y avait quelqu'un...

Cette fille... Que faisait-elle au beau milieu du couloir, faisant limite du surplace ? J'en avais rapidement conclu qu'elle devait faire partie des 48 Masters de la Division II, arrivés il y a peu. Elle était sûrement perdue. C'est difficile au début de s'y retrouver, de se familiariser avec l'organisation, d'avoir ses repères, tout se ressemble tellement ici... J'avais soupiré. Qu'importe. Cela ne me concernait pas.

Je ne voulais pas me mêler aux autres Masters. Disons, que j'avais mes raisons. Ainsi, je m'étais contenté de regarder droit devant moi, passant à côté de la jeune fille sans lui adresser le moindre regard, ne freinant pas même le pas lorsque j'étais à deux centimètres de la frôler, passant à côté d'elle comme si elle n'était rien, comme si elle n'existait pas.

Quelques mètres. Je me suis soudainement arrêté, la tête basse et les poings serrés, me retrouvant à mon tour immobile en plein milieu d'un couloir en ligne droite. J'étais ridicule... Ridiculement mauvais... Ne suis-je pas censé tendre la main aux autres, moi qu'on a éduqué à protéger le monde créé par Dieu ? Ne devrais-je pas aimer le genre humain du plus profond de mon cœur ? Non... Je suis un être purement égotiste... Seulement... J'aimerais...

- « Tu... » Commençais-je en me retournant subitement vers cette fille, ma voix ayant du mal à grimper dans ma gorge. - « Tu es... perdue ? » Demandais-je subitement, brisant le silence de l'indifférence, faisant un pas dans sa direction.

Soudainement, je devais sembler plus perdu qu'elle. Un sentiment troublant... Comme si en un simple pas, je m'étais égaré de la réalité. C'était comme être pris dans un rêve. Alors que j'aurais juré que le ciel était sans la moindre lueur d'espoir, il y a encore un instant... La silhouette de la jeune Master était encadrée dans une douce lumière blanche, celle de l'espoir du matin naissant. J'ignore si les anges existent réellement. Seulement... S'ils existent, ce matin-là, j'en ai rencontré un...

Depuis toujours, je transporte en moi un rêve qui ne peut s'exhausser, espérant secrètement, que tôt ou tard, un miracle viendra lui donner des ailes... C'est en faisant un pas vers cette fille, ce matin-là, que ma mission divine prit son envol.

Joueur

Pseudonyme : Sey
Discord : @Sey | Exceddius#3399
Commentaire : Mana transfert ?

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